LA GUERRE 39-45



La France déclare la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939. Les compagnies mettent à profit cet évènement pour augmenter le temps de travail sous prétexte d'effort de guerre. À la suite des bombardements de la Luftwaffe survenus en mai 1940, des milliers de familles quittent leur maison, s'ajoutant à l'exode. Le mois suivant, le Nord et le Pas-de-Calais sont rattachés au commandement allemand de Bruxelles, et font donc partie de la zone interdite. Les forces allemandes occupent alors massivement la région, et les compagnies recommencent à exploiter leurs concessions. Devant la forte demande, elles en profitent pour augmenter les heures de travail, et pour remettre à l'ordre du jour le payement à la tâche et le chronométrage. Le travail est d'autant plus dur pour les mineurs qu'ils ont à subir les effets du rationnement. Qui plus est, certains produits, comme les pommes de terre, manquent, et les mineurs et leurs familles sont sous-alimentés.



De nombreux mineurs décident alors de résister. Cent mille mineurs au maximum entrent en grève du 27 mai au 10 juin 1941. Depuis octobre 1940, des femmes de mineurs manifestent pour s'opposer à la vie chère, et aux problèmes de ravitaillement, ceux-ci étant jugés insuffisants. Les mineurs de la fosse no 7 - 7 bis des mines de Dourges à Montigny-en-Gohelle commencent une grève le 27 mai 1941, dans laquelle ils exigent que leur salaire soit augmenté, que le ravitaillement soit amélioré, et que les conditions de travail soient meilleures. Cette grève s'étend aux Compagnies de Courrières, Ostricourt et Carvin deux jours plus tard, à la Compagnie de l'Escarpelle le 30 mai et à la Compagnie d'Anzin le dernier jour du mois. Hermann Niehoff, plus tard général de la 371e division d'infanterie allemande, fait connaître par voie d'affichage le 3 juin que onze mineurs et deux femmes ont été condamnés, et oblige les mineurs à reprendre le travail. Trois jours plus tard, la grève est à son apogée : cent mille des cent-quarante-trois mille mineurs du bassin minier sont en grève. Les compagnies sont débordées et les gendarmes impuissants, les Allemands règlent donc la situation par la fosse en occupant les carreaux de fosse, en fermant des lieux publics, et en interdisant les rassemblements. Quelques centaines de personnes ont été arrêtées, deux-cent-soixante-dix mineurs ont été déportés en Allemagne, et parmi ceux-ci, cent-trente ne sont jamais revenus.



Durant toute la période de l'Occupation, des sabotages sont régulièrement organisés par les mineurs, que ce soit à l'encontre des réseaux de télécommunication, des carreaux de fosse, ou des réseaux ferroviaires. Pendant l'été 1944, une grève des mineurs débute le 25 août, et permet de libérer le bassin minier des allemands, et ce, en quelques jours seulement. Dans les mois qui suivent la libération, l'épuration qui touche la France touche également le bassin minier. Des mineurs accusent leurs porions ou leurs ingénieurs de collaboration pour régler leurs comptes, en fait, ils leurs reprochent surtout d'avoir dénoncé des grévistes et d'avoir maintenu de dures conditions de travail.



Sources Wikipédia