La société Charbonnages de France (CDF) a été dissoute le 31 décembre 2007. Cette société avait été créée
en 1946 avec la nationalisation des houillères et exploitait les différents bassins miniers du
Nord-Pas-de-Calais, de Provence, de Lorraine, etc...
Les derniers puits ont fermé. Mais l'héritage est lourd pour les régions minières : le sol y est percé
comme du gruyère. Par exemple, dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais, 100 000 kilomètres de galeries ont
été recensés, et il y en a sûrement plus. Certaines ont été comblées, d'autres noyées. Mais le sol continue
de bouger, les affaissements entraînent des dégradations des habitations. L'eau remonte des puits et les zones
inondables sont nombreuses. Jusqu'à présent, c'est Charbonnages de France qui gérait les pompes chargées
d'éviter les catastrophes. CDF a recherché des accords avec les communes minières pour la reprise de ces
pompes. Mais les communes, à juste titre, refusent d'en prendre la responsabilité technique mais aussi
financière, car cela inclut l'indemnisation des victimes. Elles renvoient la responsabilité vers l'État,
qui ne se précipite pas pour répondre.
Les logements miniers ont été cédés aux communes qui ont bien du mal à recevoir, de la part de l'État, les financements nécessaires pour les rénover, pour les relier au gaz de ville, pour entretenir les voiries… ou simplement pour installer l'éclairage public dans les cités (où, parfois, il fait noir comme au fond de la mine…).
Les autres risques connus concernent l'accumulation de poches de gaz. La remontée des eaux fait revenir en surface du radon, un gaz inodore et radioactif. Le méthane qui remonte aussi par les failles du sous-sol est inflammable. Alors que CDF disparaît, l'État ne s'est toujours pas engagé fermement sur ces questions. Des études et des projets existent, mais le recensement n'est pas terminé et il n'y a toujours pas de décision !
Extraits articles de la voix du nord et de lutte ouvriere