En grève durant 35 jours, les mineurs manifestent leur inquiétude face
à la récession.
Les grèves de 1963 ont eu un retentissement profond dans tout le pays, les mineurs firent grève six semaines et mirent De Gaulle en échec, notamment, sur
la réquisition. Ils gagnent au sortir de cette grève de mars-avril de conséquentes augmentations de salaires.
En 1963, du 1er mars au lundi 8 avril, les mineurs français sont en grève. Le mineur, qualifié de “premier ouvrier de France” au lendemain de la seconde
guerre mondiale, se sentait quinze ans plus tard rejeté d’une économie qu’il avait pourtant largement contribué à relever. Le mouvement surprend par son
ampleur. C’est un conflit de trente-huit jours qu’une importante partie de la population soutient en exprimant sa solidarité et en aidant les mineurs par
des envois d’argent ou de marchandises. Cette solidarité forte entre un pays et un groupe socio-professionnel mérite vraiment de faire l’objet d’une étude
qui, débordant du simple contexte d’un conflit salarial, présente l’intérêt de nous plonger au coeur de la société française des années soixante.
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Cette grève était justifiée.
C'était un vendredi, le 1er mars que fut lancé le mot d'ordre de grève générale, se rappelle avec précision Louis Bembenek, 24 ans à l'époque, mineur et
délégué CGT à la fosse Delloye, où est désormais implanté le Centre historique minier de Lewarde(Pas-de-Calais).
Un décret prévoyant la réquisition des mineurs signé le lendemain par le général De Gaulle et son Premier ministre, Georges Pompidou, mettait le feu aux
poudres. Ici, on guettait avec impatience et appréhension la réaction des copains de Lorraine à l'ordre de réquisition (...). Le général passait très bien là-bas, mais pour
une fois ils ne l'ont pas suivi, se félicite encore cinq décennies plus tard l'ancien mineur.
Cette grève, la dernière de cette importance pour le monde minier voué à disparaître au cours des décennies suivantes, n'a pas éclaté de manière spontanée,
imprévisible, retrace Raymond Frackowiak, secrétaire général de la CGT mines du Nord/Pas-de-Calais. Une grève du rendement dès janvier avait provoqué une
baisse de la productivité "de 10 à 20%".
Prévue dans la foulée, celle pour le rattrapage de salaire est retardée le plus tard possible car l'hiver avait été rugueux, ajoute M. Bembenek.
Je ne suis pas partisan des grèves inutiles, mais celle-ci était justifiée. On a profité des vacances pour marquer un bon coup.
C'était l'unité parfaite, même les cadres ont participé, insiste l'ex-CFTC François Cerjak, 80 ans, descendu à la mine à l'âge de 14 ans et 2 mois.
FR3 Nord-Pas de Calais.