FOSSE N°2 DES MINES DE MARLES À MARLES





La fosse n° 2 dite Saint-Émile ou Émile Rainbeaux de la Compagnie des mines de Marles est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Marles-les-Mines. Un puits no 1 est foncé à partir de 1853, l'eau désagrège le terrain et le cuvelage s'effondre en juin 1854. Un puits n° 2 est entrepris à cinquante mètres au sud-est à partir de septembre 1854, et bien que le passage du niveau d'eau présente de grande difficultés, la base du cuvelage est établie le 15 octobre 1856 dans le terrain houiller à la profondeur de 83 mètres. La fosse commence à produire en 1858, et est rapidement très productive.

Le 28 avril 1866, à huit heures du matin, un fort mouvement se manifeste dans le cuvelage, vers la profondeur de 56 mètres. À neuf heures et demie, trois pièces de cuvelage se détachent, livrant passage à un torrent d'eau. Les travaux de consolidation entrepris deviennent de moins en moins efficaces. Dans la nuit du 2 ou 3 mai, toutes les maçonneries d'alentour, une partie du bâtiment des chaudières, situé à côté, ont été renversées ; le bâtiment en planches du puits s'écroule ; la charpente des molettes, le cylindre d'épuisement et tous les engins, placés au-dessous, disparaissent en quelques instants. En même temps, un vaste cratère d'éboulement de trente à 35 mètres de diamètre et de dix à onze mètres de profondeur s'ouvre dans le sol autour de l'axe du puits. Le sol lui-même se fissure tout autour de ce cratère jusqu'à dix ou quinze mètres au-delà de ses bords. Une demi-heure environ, à la suite de l'éboulement de la tête du puits, le bâtiment de la machine d'extraction s'écroule à son tour presque complètement, en déterminant la rupture d'un certain nombre de pièces de cette machine, telles que les colonnes, les entablements et les tuyaux à vapeur.

La fosse est alors laissée à l'abandon, aucun procédé connu ne pouvant la remettre en état de marche. En 1875, un certain nombre d'intéressés de la société veulent rouvrir la fosse, mais la réponse des ingénieurs est complètement défavorable à la reprise du puits. Sur les 2990 hectares de sa concession, 840 hectares sont abandonnés, par peur des venues d'eau dans les chantiers des autres fosses. En 1907, la Compagnie de Marles reprend la fosse, grâce aux nouveaux procédés de la technique, la fosse est de nouveau fonctionnelle en 1908, mais elle est laissée en sommeil jusqu'en 1917, entretemps l'aérage de la fosse n° 2 bis nouvellement créée à 830 mètres au sud-sud-ouest. Un puits n° 2 ter lui est ajouté à partir de 1917. La fosse n° 2 assure ensuite le service et l'aérage.

La Compagnie des mines de Marles est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Auchel. Pendant les travaux de modernisation de la fosse n° 2 bis - 2 ter, la fosse n° 2 est remise en extraction. La concentration remonte sa dernière berline le 29 mars 1974, tous les puits sont remblayés cette année-là, y compris le n° 2, profond de 506 mètres. Son chevalement et sa machine d'extraction ont été conservés.

Le carreau de fosse est aménagé en espace vert. Le chevalement du puits n° 2 et les parties anciennes du bâtiment de la machine d'extraction sont inscrits aux monuments historiques depuis le 6 mai 1992. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits n° 2. Le chevalement a été classé le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco.





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